Être mal voyant, c’est avoir une acuité visuelle entre 4/10e et 1/10e, ou avoir un champ visuel inférieur à 20°. Être aveugle, c’est avoir une acuité visuelle inférieure à 1/10e ou un champ visuel inférieur à 10°. Il existe plusieurs formes de mal-voyance : une atteinte de la vision centrale, une atteinte de la vision périphérique ou une vision floue.
Comment cet handicap se traduit-il chez l’enfant ?
Selon le type de déficience, l’enfant malvoyant perçoit différemment le monde qui l’entoure. Certains sont gênés pour voir de près, ne peuvent ni lire ni écrire, mais peuvent se déplacer et percevoir l’espace, les formes et mouvements. D’autres disposent d’un champ visuel si réduit qu’ils ne peuvent lire que de petits caractères, ont besoin d’une grande quantité de lumière et sont très gênés pour se déplacer. D’autres encore disposent d’une vision floue, qui ne leur permet de percevoir que les formes, masses, ombres et lumières. Les contrastes, couleurs, distances et reliefs ne sont pas bien appréciés.
L’enfant peut compenser son handicap visuel en maîtrisant mieux ses autres sens. Ainsi, il peut être plus sensible au bruit, et ressentir ce qui se passe de manière différente. Il en découle une plus grande inquiétude dans de nombreux domaines (peur du vent, inquiet lorsqu’il y a beaucoup de bruit, etc.).
Malgré ces différences, on peut noter que tous ont besoin de se concentrer pour s’adapter à chaque situation, et sont donc plus vite fatigués. Ils sont souvent inquiets, notamment dans un environnement qu’ils ne connaissent pas bien, et ils doivent faire confiance aux autres pour se déplacer sans danger, ainsi que pour avoir accès au monde qui les entoure.
Quel est mon rôle en tant qu’animateur vis-à -vis de l’enfant ?
Pour se sentir bien et pouvoir se déplacer aisément dans un nouvel espace, l’enfant aveugle ou mal-voyant doit s’approprier le lieu et se construire des repères. Lorsqu’il arrive dans un lieu inconnu, il faut donc que vous l’aidiez à se repérer pour qu’il puisse ensuite se déplacer seul. Vous devez gagner sa confiance afin qu’il se sente à l’aise et en sécurité en votre présence.
D’une manière générale, vous devez absolument éviter de tirer ou de pousser l’enfant dans la direction où vous souhaitez qu’il aille. Au contraire, guidez-le en lui tendant votre bras. Il s’accrochera juste au-dessus de votre coude, afin d’être légèrement décalé en arrière et pouvoir anticiper les obstacles (un trottoir à monter ou à descendre, etc.). Bien sûr, cela ne vous empêche pas de le prévenir des difficultés qui se présentent lors de son trajet. Pensez que se déplacer seul pour un enfant aveugle ou un malvoyant requiert beaucoup de concentration et cela peut être une cause de fatigue intense.
L’enfant peut peiner à reconnaître ceux qui s’adressent à lui, pensez donc à vous identifier avant d’entamer une conversation. Lorsque vous quittez une pièce, prévenez l’enfant afin d’éviter qu’il vous croit encore présent. Enfin, vous devez systématiquement le prévenir avant de le toucher, afin qu’il ne soit pas surpris. Pendant les repas, décrivez à l’enfant le contenu de son assiette et la disposition des aliments : ainsi il pourra choisir ce qu’il mange. Si vous voulez donner un objet à l’enfant, mettez-le lui dans la main plutôt que de le poser à proximité, cela lui évitera de le chercher, de le faire tomber… Et puis, ne le voyant pas, au bout d’un moment, il risque d’en oublier l’existence.
En ce qui concerne l’animation :
Ayez toujours à l’esprit qu’il y a de nombreuses choses que vous pensez infaisables par un enfant atteint de cécité ou malvoyant et qui pourtant le sont. À l’inverse, certaines que vous pensez faisables, ne le sont pas, sauf avec le concours d’autrui.
Quel est mon rôle en tant qu’animateur vis-à -vis du groupe ?
Pensez à sensibiliser le groupe à l’inquiétude et au danger que peuvent représenter les bousculades, les cris et le vacarme pour l’enfant atteint de cécité ou malvoyant. Expliquez leur en quoi il est important qu’ils s’identifient auprès de l’enfant et qu’il est normal qu’ils ne soient pas toujours reconnus par l’enfant.
Quel est le rôle de l’équipe d’animation vis-à -vis de l’enfant ?
L’équipe doit continuellement décrire ce qui se passe à l’enfant et anticiper les bousculades.
💡 À noter : lorsque vous accueillez un enfant porteur de handicap sur votre séjour, gardez à l’esprit que chaque situation est particulière. Aussi est-il important d’écouter les parents, de noter soigneusement les consignes qu’ils donnent à l’équipe pour la vie quotidienne de leur enfant, de se faire expliquer les raisons de ces consignes pour en mesurer l’importance.
Afin d’aider et d’accompagner les organisateurs d’accueils collectifs dans leur démarche d’intégration, un guide de sensibilisation à l’accueil des enfants et des jeunes mineurs handicapés, élaboré par des associations nationales organisatrices de séjours et le ministère chargé de la jeunesse, a été édité. Il permet de repérer les actions à mettre en œuvre avant et pendant le séjour. Il présente dans la première partie, un chapitre à l’usage des formateurs, des futurs animateurs et des directeurs ; dans la seconde partie un chapitre destiné à l’usage du directeur du séjour et de son équipe avec des recommandations pour l’accueil d’enfants atteints de troubles de la santé ou de handicaps en accueil collectif de mineurs.
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