Un handicap moteur – ou déficience motrice – recouvre l’ensemble des troubles (troubles de la dextérité, paralysie, etc.) pouvant entraîner une atteinte partielle ou totale de la motricité, notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs (difficultés pour se déplacer, conserver ou changer une position, prendre et manipuler, effectuer certains gestes). Les causes peuvent être très variées : maladie acquise ou génétique, malformation congénitale, traumatisme dû à un accident, etc.
Comment cet handicap se traduit-il chez l’enfant ?
L’enfant peut éprouver des difficultés pour se déplacer. Il utilise alors :
- Des cannes ou un cadre de marche. Il peut être appareillé d’une prothèse qui l’aide à se maintenir debout.
- Une poussette qui demande l’aide d’un tiers pour les déplacements.
- Un fauteuil roulant manuel qui lui permet de se déplacer seul ou qu’il faut pousser.
- Un fauteuil roulant électrique qu’il manœuvre sans aide extérieure.
De fait, pour faciliter l’autonomie de ses déplacements, il est souhaitable que les locaux soient accessibles et adaptés (absence de marches, d’escalier, seuils de portes mis à niveau, passages suffisamment larges…). L’enfant peut être plus lent que les autres enfants dans tous les gestes de la vie quotidienne (manger, s’habiller, aller aux toilettes, etc.). Il peut avoir besoin d’une aide extérieure pour les actes de la vie quotidienne. Enfin, il peut se fatiguer plus vite que les autres enfants.
Lorsqu’un enfant est en fauteuil électrique, il faut :
- Penser à recharger la batterie tous les jours (le soir) car sans fauteuil, l’enfant est privé d’autonomie, de déplacement.
- Mettre le fauteuil en charge dans un endroit où il ne sera pas débranché par inadvertance.
- Vérifier que toutes les prises sont bien branchées aussi bien pour la mise en charge le soir que pour le fonctionnement du fauteuil dans la journée.
- Vérifier le niveau d’eau de la batterie régulièrement : si le niveau est trop bas, ajouter de l’eau distillée.
Quel est mon rôle en tant qu’animateur vis-à-vis de l’enfant ?
Soyez attentifs aux mouvements qui peuvent être rendus difficiles – voire impossibles – par le handicap de l’enfant. Vous pouvez lui proposer votre aide mais n’hésitez pas à l’encourager pour qu’il fasse seul. Le déplacement du fauteuil ne doit pas être un automatisme, l’enfant sait généralement où il veut et/ou doit aller : l’écouter, c’est préserver son autonomie. Avant chaque mouvement, prévenez l’enfant et sollicitez son point de vue. Au cours d’un trajet, soyez à son écoute, il saura vous dire comment aborder tel ou tel obstacle (marche, trottoir, etc.).
Il se peut que l’enfant doive porter des appareils (prothèses pour la nuit, coque pour tenir dans son fauteuil, etc.). En général, leur installation n’est pas compliquée, mais il est nécessaire d’en parler avec l’enfant et sa famille pour en saisir la mise en place.
Lorsqu’il est dans son fauteuil, l’enfant a besoin d’aborder l’environnement à sa hauteur. Pensez donc à vous baisser pour l’écouter ou lui parler, lui présenter les objets à portée du regard ou des mains, etc. L’enfant peut fréquemment souffrir d’escarres, aussi faut-il être très vigilant, examiner la peau aux points de contact et de frottement, masser et changer les points d’appui. Enfin, l’enfant doit manger régulièrement des légumes et des fruits, boire abondamment pour éviter une constipation fréquente chez les personnes en fauteuil.
En ce qui concerne l’animation :
Vous pouvez organiser toutes sortes de jeux, pourvu que l’enfant en situation de handicap ne se sente pas en échec. Laissez libre cours à votre imagination pour adapter les activités de manière à ce que l’enfant puisse jouer avec et comme les autres.
Parfois, il s’agit simplement de le laisser faire en étant attentif. Pensez à mettre en place des jeux coopératifs, qui permettent de jouer ensemble sans discriminations. Pour autant, ne perdez pas de vue l’intérêt des enfants valides.
Quel est mon rôle en tant qu’animateur vis-à-vis du groupe ?
L’enfant handicapé moteur a parfaitement conscience de son handicap et comprend bien les questions et remarques des autres enfants. Soyez donc attentif à ses réactions et demandez-lui s’il souhaite présenter son handicap ou s’il préfère que vous vous en chargiez.
Les enfants valides vont parfois vouloir jouer avec son fauteuil. Rappelez-leur qu’il ne s’agit pas d’un jouet. À la demande de l’enfant en situation de handicap, un de ses camarades peut éventuellement manipuler son fauteuil, toujours sous la surveillance d’un adulte.
Lorsque vous organisez des jeux, soyez vigilant à la composition des équipes, afin que l’enfant en situation de handicap ne soit pas stigmatisé comme étant « le plus nul », « le plus lent », « le bébé » ou « celui qui va nous faire perdre ».
Quel est le rôle de l’équipe d’animation vis-à-vis de l’enfant ?
Toute l’équipe doit être vigilante à la sécurité de l’enfant - notamment lors de ses déplacements - et chacun devra le prévenir avant de manipuler son fauteuil.
💡 À noter : lorsque vous accueillez un enfant porteur de handicap sur votre séjour, gardez à l’esprit que chaque situation est particulière. Aussi est-il important d’écouter les parents, de noter soigneusement les consignes qu’ils donnent à l’équipe pour la vie quotidienne de leur enfant, de se faire expliquer les raisons de ces consignes pour en mesurer l’importance.
Afin d’aider et d’accompagner les organisateurs d’accueils collectifs dans leur démarche d’intégration, un guide de sensibilisation à l’accueil des enfants et des jeunes mineurs handicapés, élaboré par des associations nationales organisatrices de séjours et le ministère chargé de la jeunesse, a été édité. Il permet de repérer les actions à mettre en œuvre avant et pendant le séjour. Il présente dans la première partie, un chapitre à l’usage des formateurs, des futurs animateurs et des directeurs ; dans la seconde partie un chapitre destiné à l’usage du directeur du séjour et de son équipe avec des recommandations pour l’accueil d’enfants atteints de troubles de la santé ou de handicaps en accueil collectif de mineurs.
Découvrez d'autres guides réalisés par des collectivités, des départements, des communes pour informer et sensibiliser à l'accueil des enfants en situation de handicap dans les structures petite enfance et en accueil collectif de mineurs (ACM).